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Lettre de Liaison 138
Complément au 11 avril 2025
Lundi de Pâques. Symbole de renaissance, de retour à la vie… S’agit-il de « vouloir réveiller les foules », comme dit une amie, de la Génération Silencieuse, qui nous rappelle combien « l’individualisme est tellement ancré » ?
Les foules, on s’y perdrait. Appeler au réveil, à la sortie de l’hibernation, ce serait le moment. Pour dire quoi ? Sortir du cube, du cocon, de la routine.
Le passage, peut-être, le plus extraordinaire du dernier livre de Sylvain Tesson, Les piliers de la mer, c’est lorsqu’il se trouve sur l’Ile de Pâques, à 3.700 kilomètres de la côte africaine, et qu’il va escalader un stack de cinquante-cinq mètres, avec son fidèle compagnon, et le gardien de la mémoire de l’île des Rapa Nui, âgé de soixante-dix ans, qui n’a jamais grimpé ! On vous laisse découvrir Le domaine des dieux, pp. 41 à 48, pour les plus curieux.
Un stack ? C’est un « pilier d’érosion », « un mâchicoulis de la mer séparé de la falaise », comme l’Aiguille d’Etretat. Cinquante-cinq mètres, et descendre en rappel… à chacun son talent, chacun sa quête (pour ma part, j’en serais incapable par moi-même), mais Sylvain T. le dit bien : « S’en aller sur les pointes est la seule façon de rester joyeux. »
Ayant inventé le « stackisme », il nous confie qu’il « consiste à repousser la mélancolie en se portant aux bords du monde. On préfèrera partir plutôt que de se morfondre. (…) Ainsi échappera-t-on au pire des maux, la lassitude. »
Une amie de la génération Après-Guerre, qui élève des volailles, me demandait, intriguée, ce que j’éprouvais, en me rendant dans ces destinations difficiles, au Proche-Orient, du plaisir ?
Partir là-bas, du plaisir ? Jamais. Mettons que ce soit de la volcanologie. Jusqu’où aller, pour comprendre les risques réels de ces géants explosifs, si proches ? Certains soldats, comme des rôdeurs en armes, ont la gâchette bien facile… On le sait depuis octobre 2000, où je me retrouvai au chevet de Jacques-Marie Bourget, grand reporter à Paris-Match, intubé de partout, incapable de parler, aux urgences de Ramallah. Le sniper militaire lui avait placé une balle à deux centimètres du cœur.
Pour les plus curieux, on trouve un entretien récent de Jacques-Marie Bourget sur le net : « Le journalisme de terrain disparait, et la presse perd sa raison d’être. » Dont acte.
Mettons que ce soit du journalisme de terrain, depuis la Bosnie Centrale en 1993 jusqu’à la Cisjordanie, et aux portes de Gaza, en 2025.
Une volonté jamais étanchée de savoir, de voir de ses yeux, de vérifier sur place, de faire table rase des anciennes opinions, attrapées comme on attrape des puces avec certains animaux. Cartésien jamais assez, « j’avais toujours un extrême désir d’apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions, et marcher avec assurance en cette vie. » Et pour cela, « tant en déracinant de mon esprit toutes les mauvaises opinions que j’y avais reçues (…) qu’en faisant amas de plusieurs expériences… » Discours de la Méthode.
Après tout, Tesson ne dit pas autre chose, avec son invention d’une « discipline, le stackisme. » « Si on l’applique à la vie quotidienne, le stackisme consiste à repérer préalablement dans l’existence toute personne, lieu, activité ou état offrant de se désarrimer de la marche commune, des injonctions ordinaires, de la force des masses.»
Il ajoute, « Rejoindre ces endroits fragiles, confirmer leur permanence, relever leur position, saluer leur constance… » La Palestine, Israël : ces endroits fragiles, à travers leur permanence, leur constance.
Une manière d’être. A la recherche de l’humanité, comme le dit Charles Attonaty, dans le titre de son récit sous-titré Voyage sans argent. « Le lundi 27 juillet 2020, j’ai pris une décision impulsive et suis parti… ». Lui, il avoue sans gêne que ce sont ses pieds qui l’ont guidé, non sa tête. Qu’est-ce qui nous guide, lorsque l’on rompt les amarres, lorsqu’on se désarrime de la marche commune ?
Sylvain Tesson, Charles Attonaty, ont osé le tour du monde. Chapeau bas pour la vision, l’envergure. On pense à Maud Fontenoy, qui a traversé les océans à la rame. A Geoffroy Delorme, qui a vécu seul au fond des bois, sept ans, sans cabane, sans rien, dans la forêt de Bord-Louviers en Normandie, avec les chevreuils. On pense à Nans et Mouts, avec leurs équipées nus et sans argent, « Nus et culottés ».
A propos d’argent, justement. Notre dernière Lettre prévenait les lecteurs fidèles qu’il nous restait 129 euros en caisse. Et 260 euros non dépensés pour les frais de séjour, du dernier voyage. Or nous venons, à deux, de trouver un billet d’avion à 207 euros seulement, pour la prochaine enquête aux portes de Gaza et en Cisjordanie, sur une dizaine de jours, en mai. Deux cents euros, l’aller-retour en vols directs, c’est exceptionnel. Il fallait foncer (on a connu des tarifs de 500 € en 2024).
En toutes choses, être aux aguets, et veiller au budget. Voyager sans argent, comme Nans et Mouts ou d’autres, c’est bel et bon, cela part d’une excellente mise au point : ce n’est pas l’argent qui détermine nos désirs – mais pour se rendre en Palestine, là-bas, en Israël, en admettant le principe, il faudrait un temps « fou » à l’aller, autant au retour. Dans une autre vie, qui sait ?
Refaire les comptes : réduire les frais de séjour au strict minimum ? Avec la gratuité de l’hébergement, chez les amis palestiniens et israéliens. Condition sine qua non. On n’aura jamais de factures d’hôtel aux Messageries. On n’en a jamais eu.
Ce n’est ni la charité, ni le tourisme. Aller là où l’on est connu, accueilli, oser le mot : aimé, utile. Elle est là, la recherche de l’humanité. La quête de ce qui manque tant ici : l’écoute, la disponibilité, la concertation, la solidarité, le partage.
« Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles… »
Alors, partir (« plutôt que de se morfondre »), c’est déjà se mettre sur Arrêt. Juguler toute cette frénésie routinière de gestes automatiques et de petites pensées, incessants, qui nous rendent tels une mouche enfermée dans un bocal.
Faire le silence intérieurement. Pause. La petite cloche bouddhiste.
On arrête tout. On réfléchit. « Et-c’est-pas-triste » !
Consulter les sites connus de vols à bon marché. Liligo. Edreams. Kayak. Opodo. Choisir une destination. Comparer les prix, selon les dates. Vols directs. Une escale ? Deux escales ?
Question de méthode, d’organisation, de décision.
Comme une évasion. Sortir du train-train quotidien, de l’usante répétition des mêmes corvées, mêmes nouvelles, toujours centrées sur soi, à huis clos, sur les comptes.
D’abord débrancher radio, télé, réseaux « sociaux », flashes en rafale sur le portable.
Les anciens savent : « Radio-Paris ment… ». Les mass media ne mentent pas par perversion personnelle de leurs éditeurs. Il serait vain de les traiter de « menteurs ». Pour un espace limité, un volume de temps donné, contre argent comptant, ils trient, ils sélectionnent, selon des critères de rentabilité, de consensus souhaitable, ce qu’il est bon de donner en pâture aux auditeurs, aux abonnés.
Ne jamais oublier les aveux de celui qui fut PDG du groupe TF1 durant vingt ans, jusqu’en 2008 : « Passer une émission culturelle sur une chaîne commerciale à 20 h 30, c’est un crime économique ! »
« Nous vivons de la publicité (…) que vendons-nous réellement à nos clients ? Du temps d’antenne. La logique de TF1 est une logique de puissance. Nous vendons à nos clients une audience de masse… » « Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » (2004).
Et ainsi de suite pour tous les media, tous les supports de stratégies mercantiles, non-stop. Leur but constant est bien de conquérir notre disponibilité, de nous occuper les méninges 24/24, nous amuser, nous anesthésier – nous enfumer, nous endormir.
Huxley nous prévenait, dans sa Préface au Meilleur des Mondes, dès 1946 :
« Dans un état totalitaire réellement efficace, l’exécutif tout-puissant de dirigeants politiques et leur armée de managers contrôle une population d’esclaves qui n’ont aucun besoin d’être contraints, puisqu’ils aiment leur servitude. La leur faire aimer est la tâche (…).
Grande est la vérité, mais plus grand d’un point-de-vue pratique est le silence sur la vérité. »
Concrètement, guerres, « économie de guerre », crises, tarifs, « Ukraine », « Poutine », etc., il faut déjà échapper au rouleau compresseur de l’information « lisse » et massive – lisse, comme « l’âme lisse d’un obus de 120 mm » pour les chars allemands ou israéliens, quand il est question de « l’âme des obus », cette âme étant la partie creuse d’un tube !
Donc, débrancher, définitivement, pour réentendre le son cristallin de la petite cloche intérieure, se retrouver, et faire son sac. Pas plus de quarante litres, le sac à dos. Partir avec moins de cinq kilos sur les épaules pour une dizaine ou quinzaine de jours. Voyager léger.
La destination ? On y vient.
Il s’agit de voir le monde réel, tel qu’il est, ailleurs, de ne pas s’enfermer dans encore une autre bulle stérilisée, affaiblis par des infos aseptisées, des séries conçues pour nous assoupir, nous immobiliser, ankyloser.
Alors, partir, pour… les Ardennes, le Jura. Jérusalem. Le Pérou. La forêt de Bord-Louviers. Le Népal. Eragny de Pissarro, Petra et Amman… Pour nous, chercheurs de paix, d’humanité, l’idée est de découvrir la réalité du monde, ce que vivent les autres – que ne disent guère les media.
Nous avons tous entendu parler de guerre entre Israéliens et Palestiniens. Le sujet qui dérange ? Alors, en cherchant, on trouve des chiffres. Une guerre, c’est toujours du profit, énorme, pour certains (fabriquants de chars, d’obus, de drones…), et des pertes, effroyables, pour tous les autres.
Ne pas tourner autour. Notre petit pays est devenu le deuxième marchand d’armes au monde, à partir de 2023, devant les Russes, grâce à « l’Ukraine ». Un autre petit pays, Israël, est passé de la neuvième place en 2023 à la huitième en 2024, grâce à la guerre tous azimuts.
Dans le même temps, de la fin 2023 au début 2025, trente-six enfants israéliens ont perdu la vie dans ce conflit. Et quinze mille enfants palestiniens. A l’échelle de la France, cela représenterait un demi-million d’enfants morts. Au 1er avril 2025, 322 enfants palestiniens de plus avaient été tués depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu ce 18 mars.
Vous savez sans doute que Gaza (dont la surface totale est, en gros , celle de Strasbourg et sa banlieue) est totalement assiégée depuis le 2 mars : plus aucun secours de farine, de vivres, de médicaments, n’y entre. Depuis octobre 2023, plus personne n’y entre, sauf dérogations exceptionnelles – et alors, à leurs risques et périls. Plus de deux cent journalistes ont été abattus à Gaza. Ainsi qu’un millier d’ambulanciers, secouristes, urgentistes, brancardiers, humanitaires.
Faute de pouvoir aller y retrouver des amis de longue date, qui survivent dans les ruines, on peut se rendre aux portes de Gaza – où des communautés rurales de gens tous profondément pacifiques ont subi la violence de l’assaut palestinien du 7 octobre 2023 – ce que nous faisons depuis février 2024.
Il n’y a aucun rapport décent de proportions entre les deux sortes d’horreur, mais pour les gens de Nir Oz, à un kilomètre et demi de Gaza, tout a été dévasté, détruit, incendié, en quelques heures, et un quart d’entre eux ont été soit tués de sang froid, soit emportés de force comme otages.
Nir Oz, Re’im, Nahal Oz, Gaza, Rafah, Khan Yunis… abysses de la douleur sur Terre.
Alerte : le virus de la violence aveugle se répand en Cisjordanie, à Jénine, Naplouse où des commandos de l’armée abattent à bout portant un homme sans défense dans sa chambre (Balata, fin février), mettent le feu, de nuit, à la mosquée la plus connue de Naplouse, l’historique An-Nasser (église sous les Croisés), début mars. L’état-major, débordé, prend des mesures, mais si peu.
Un peu d’histoire, de géographie.
En France, l’enseignement de l’histoire s’arrête à 1945, avec de rares incursions dans la période de décolonisation. Les cours de géographie, eux, sont sacrifiés, réduits à la portion congrue – quels souvenirs ont-ils laissé à la plupart d’entre nous ? Le résultat de cette double désinformation systématique, par les media et par les écoles, c’est une forme généralisée d’ignorance continue, d’inappétence pour la curiosité, la recherche, avec le repli sur soi et ses semblables comme conséquence, l’auto-confinement à perpétuité. L’inoculation de la paresse mentale et de la peur à grande échelle.
A l’autre pôle, « Partir où personne ne part…» (Brel, 1968)
Ces voyages des Messageries au Proche Orient, depuis octobre 2000, c’est pour chacun de nous rouvrir les passages condamnés, nous remettre en mouvement intérieur, quelles que soient nos convictions, nos limites propres. Que le monde soit « déraisonnable de plus en plus », comme le dit un ami en Meuse, et, implicitement, qu’il l’ait toujours été, ne nous suffit pas.
Dès septembre 1946, l’auteur d’Actuelles nous avertissait : « C’est ainsi que les gens qui n’ont pas envie de penser trop longtemps à la misère humaine préfèrent en parler d’une façon très générale. »
Aussi n’est-ce pas de façon très générale que nous partageons avec vous ce que nous avons appris de la misère humaine à Nir Oz, à Gaza, à Naplouse.
A la famille de notre ami qui enseignait la littérature anglaise à l’université de Gaza (rasée), nous avons fait parvenir 1.340 euros en 2024, soit 37% de notre budget de 3.614 €. Nous continuons à les soutenir, face au dénuement qui est le leur, et au blocus total qu’ils subissent depuis sept semaines.
Une autre famille, à Naplouse, nous a demandé notre aide, pour réparer ce que les soldats ont détruit chez eux, le jour de la fin février où ils ont tiré à bout portant sur leur fils de vingt-cinq ans, dans sa chambre. Dans moins d’un mois, je serai de retour face à eux. Combien pourrai-je leur remettre ?
A Nir Oz, aux portes de Gaza, ce n’est pas d’un soutien matérel qu’ils ont besoin. L’état s’est engagé à tout reconstruire. C’est autrement difficile. Je vous avoue que je suis parfois dans le doute. Je ne me suis jamais trouvé face à une souffrance telle que celle du doyen survivant de Nir Oz – qui a toujours la bonté naturelle de me donner des arachides, des avocats, de leurs plantations, lorsque je repars.
Soyons clairvoyants : nous ne pourrons pas indéfiniment subvenir, dans la mesure de nos maigres moyens, aux catastrophes déclenchées par les extrémistes palestiniens et par les quelques dix-huit cent chars Merkava de soixante à soixante-dix tonnes qui dévastent Gaza – sans compter les quatre-cent chasseurs-bombardiers, les bulldozers géants, et deux centaines d’hélicoptères de combat, une myriade de drones d’observations et de drones tueurs. Cela n’aurait aucun sens.
Aussi avons-nous lancé une nouvelle campagne de Prix Nobel, au début de l’année, pour appeler à la fin de cette guerre. Nos précédentes tentatives, en 2024, n’avaient recueilli, au mieux, que quatre soutiens. Celle-ci en est à vingt-six, à Pâques. Dont onze doyens (âgés de 84 à 96 ans), de sept pays, et sept Nobel de la Paix, de sept pays (Costa-Rica, Etats-Unis, Inde, Irlande, Iran, Iraq, Yémen).
Parmi eux, nous avons choisi de vous présenter Oscar Arias Sanchez.
A signaler que le Costa Rica a aboli, le 1er décembre 1948, ses forces armées. En 1949, il a inscrit cette abolition dans sa Constitution, devenant le premier pays au monde à se passer d’armée. Le budget consacré jusque là à l’armée est passé aux services de santé et à l’éducation. Le Costa Rica, cinq millions d’habitants sur 51.000 kilomètres carrés. [Israël : 20.770 kilomètres carrés, pour deux millions d’Arabes palestiniens, et plus de sept millions de Juifs, entourés de cinq millions de Palestiniens]. Le Costa Rica : 76 ans de paix parfaite.
Buona Pasqua !… [nous apprenons la mort du pape François au moment de boucler cette Lettre – voici quelques extraits de ses dernières pensées publiques le dimanche de Pâques ; auriez-vous une objection ? revoir le film documentaire de Wim Wenders, en 2018 : Le pape François, Un homme de parole] L’amour a triomphé de la haine, la lumière, des ténèbres, et la vérité de la fausseté. Le pardon a triomphé de la vengeance. Le mal n’a pas disparu de l’histoire ; il restera jusqu’à la fin, mais il n’a plus le dessus ; il n’a plus de pouvoir sur ceux qui acceptent la grâce de ce jour. Quelle grande soif de mort, de tuerie, nous constatons chaque jour avec tous ces conflits qui font rage dans différentes parties du monde ! De combien de violence nous sommes témoins, souvent même au sein des familles, contre les femmes et les enfants ! De quel mépris sont accablés les plus vulnérables, les marginalisés, et les migrants ! En ce jour, je voudrais que tous nous retrouvions l’espérance et que renaisse notre confiance en autrui, y compris vis-à-vis de ceux qui sont différents de nous, ou qui viennent de terres lointaines, qui apportent avec eux des coutumes, des modes de vie et des idées peu familières ! Car tous nous sommes enfants de Dieu ! Je veux dire combien je suis proche des souffrances des Chrétiens en Palestine et en Israël, et de tout le peuple israélien, de tout le peuple palestinien. Le climat croissant d’antisémitisme de par le monde est un vrai problème. Toutefois, en même temps, je pense au peuple de Gaza, et à sa communauté chrétienne en particulier, là où le terrible conflit continue de causer mort et destruction, et de créer une situation humanitaire dramatique et déplorable. J’en appelle aux parties en guerre : déclarez un cessez-le-feu, libérez les otages, et venez à l’aide d’un peuple affamé qui aspire à un futur de paix ! Il ne peut y avoir de paix sans liberté de religion, liberté de penser, liberté d’expression et respect pour les points-de-vue des autres. La paix n’est pas davantage possible sans un véritable désarmement ! L’exigence pour chaque peuple de veiller à sa propre défense ne doit pas se transformer en course aux armements. La lumière de Pâques nous impose de briser les barrières qui créent la division et qui sont lourdes de conséquences politiques et économiques graves. Elle nous impose de prendre soin les uns des autres, d’accroître notre solidarité mutuelle, et de travailler à un développement intégral de chaque personne humaine. J’en appelle à tous ceux en position de responsabilité politique dans notre monde, qu’ils ne cèdent pas à la logique de peur qui conduit seulement à l’isolement par rapport aux autres, mais plutôt qu’ils utilisent les ressources disponibles pour aider ceux qui sont dans le besoin, pour combattre la faim et encourager les initiatives en faveur du développement. Telles sont les « armes » de la paix : des armes qui construisent le futur, au lieu de semer des graines de mort ! Puisse le principe d’humanité ne jamais manquer d’être la signature de nos actions quotidiennes. Face à la cruauté de conflits qui impliquent des civils sans défense, et l’attaque d’écoles, d’hôpitaux, de volontaires humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont frappées, mais des personnes, chacune en puissance d’une âme et de dignité humaine. En cette année de Jubilée, puisse Pâques être une occasion idéale pour la libération de prisonniers de guerre et de prisonniers politiques ! |
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