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Lettre de Liaison n°131 – 22 juillet 2024

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« Peace Lines » en Irlande

34 km de murs de 8 mètres

pour séparer les uns des autres

PEACE LINES

MESSAGERIES

DE LA PAIX

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Alex Dancyg, 1948-2024

Lettre de Liaison n°131

22 juillet 2024

Et si on pensait au bonheur, un peu. Au bonheur, malgré tout.

Malgré tout : nous apprenons, ce 22 juillet, la mort en captivité d’Alex Dancyg. Il aurait eu soixante-seize ans hier. Probablement tué par l’armée, en février-mars. De Gaza aussi, la lettre poignante de Maram Humaïd, pour le premier anniversaire de son fils, entre joie et sorrow. http://www.peacelines.org/media-must-read-2024-c33425223

Malgré tout : nous avons commencé l’année 2024 avec un budget de 1.534 €. Nous avons fait parvenir 2.200 € à nos familles amies de Gaza. Il nous reste un euro en caisse.

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Le bonheur, malgré tout ? Ici, on tourne le robinet, coulent à volonté eau chaude, eau froide.

Là-bas, dans les camps de personnes déplacées, et re-déplacées, à Gaza, il n’y a pas d’eau potable ou non potable au robinet. La chaleur de juillet est étouffante. « On survit dans des conditions extrêmement difficiles, sans accès au net ». C’est le dernier message reçu de notre ami depuis quinze ans, le Dr Massoud, le 8 juillet. Chaque jour, ici, on scanne les nouvelles de là-bas, espérant très fort que des opérations militaires n’aient pas frappé nos amis.

L’argent qui nous restait en caisse, nous l’avons envoyé, en plusieurs virements, complété par des dons parvenus cet hiver, à Massoud, et aux familles qui dépendent de lui. Massoud enseignait la littérature anglaise à l’université. Il n’a reçu aucun salaire depuis l’été 2023. Il va sans dire qu’il ne fait pas partie du Hamas, ni d’aucun mouvement de lutte armée.

Comme il nous reste 1 euro en caisse (99 centimes pour être précis), et que nos Messageries de la Paix ne sont subventionnées ni financées par aucune entité, dépendent entièrement de vos dons, nous vous demandons de nous permettre de maintenir cette « ligne de vie » avec Gaza.

מיה גורן ז"ל וכפיר ביבס Gaza, où nous apprenons que l’armée vient de retrouver, au fond d’un tunnel à vingt mètres de profondeur, le corps de Maya Goren, et de quatre autres otages. Maya était enseignante au kibboutz de Nir Oz, où nous avons nos liens humains. Le matin du 7 octobre, son époux Avner a été tué dans leur maison, avec leur chien. Maya s’occupait alors du jardin d’enfants. Sur cette photo, on la voit avec Kfir Bibas, 9 mois, qui a été enlevé avec son frère Ariel, 4 ans, et leurs parents, le même matin. On est sans nouvelles d’eux depuis.

C:\Users\Utilisateur\Documents\LDL-NEWSLETTERS\LdL 131\Maya.jpeg Nir Oz, petite communauté agricole de quatre cents âmes, a été la plus dévastée le 7 octobre. Un quart de ses habitants ont été tués ou kidnappés. Dont Haïm Peri, Amiram Cooper, Yoram Metzger, et Alex Dancyg, tous entre 76 et 86 ans, dont on sait qu’ils sont morts en détention dans les tunnels de Gaza.

Alex, né à Varsovie le 21 juillet 1948, fils de survivants polonais de la Shoah, fermier, et historien comme sa mère, enseignait l’Holocauste depuis trente ans. En captivité, il partageait ses connaissances avec les autres otages, autant qu’il pouvait.

Les deux tragédies ne s’excluent pas.

http://www.peacelines.org/nir-oz-c33456525 http://www.peacelines.org/rafah-c33456527

Avant de penser, un peu, au bonheur, malgré tout, une bonne nouvelle : notre site, peacelines.org, créé en 2014, en français et en anglais, recevait une trentaine de visiteurs par jour, en moyenne, jusqu’au printemps de cette année. Nous l’avons transformé, patiemment, méthodiquement, en refuge virtuel, en citadelle d’informations précises et devenues introuvables.

Il compte, depuis un mois, entre 200 et 750 visiteurs par jour.

A l’heure qu’il est, 4h du matin, ils sont près de 100 déjà, à être entrés. Le 22 juillet, ils étaient 630 à avoir consulté 1010 pages. C’est dire que nous ne sommes pas seuls, et que le contenu de ce que nous donnons à partager est réel, et vaut d’être connu.

Nous ne sommes pas des pacifistes « bêlants ». La guerre, nous avons bien compris qu’elle est un moteur central de bien des économies. A notre profonde honte, la France s’est hissée au deuxième rang mondial des marchands d’armes depuis 2022, grâce à « l’Ukraine ». Entre les Etats-Unis et la Russie. Raison pour laquelle nous n’irons ni à Kiev ni à Kharkiv. La guerre civile entre Ukrainiens de l’Ouest et ceux de l’Est a été instrumentalisée par les puissances, pour le plus grand profit de firmes connues, tant aux Etats-Unis qu’en France, en Russie, en Allemagne, en Angleterre. Voir, à ce sujet, l’étude de l’Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm (SIPRI), qui nous apprend que les membres de l’Union Européenne, sous influence américaine, ont doublé leurs ventes et achats d’armes entre 2014-2018 et 2019-2023. Un changement de gouvernement, chez les Américains, pourrait mettre fin à ce carnage (100.000 tués, 100.000 blessés chez les enrôlés ukrainiens, 180.000 tués, 220.000 blessés chez les russes, plus de 30.000 victimes civiles), mais Kennedy avait été assassiné au moment où il pensait retirer les troupes américaines du Viet-Nam…

Lorsque Hergé envoie son petit reporter en Amérique du Sud en 1935, il consacre toute une page au trafiquant d’armes Basil Zaharoff, au nom à peine déguisé, Basil Bazaroff, qui vend allègrement ses canons aux deux belligérants. Tel qu’il est croqué par le dessinateur, c’est le portrait craché de l’historique Zaharoff. Alors, le trafic d’armes était désigné par son nom : marchands de mort. Depuis l’an 2000, et avant, les marchands de mort se trouvent dans les ministères de nos grandes nations civilisées. Ils ont pignon sur rue dans les media, et dictent les politiques étrangères…

C:\Users\Utilisateur\Documents\LDL-NEWSLETTERS\LdL 131\Bazarov001.jpg « Notre toute dernière création en 2022-2024 : le 155 C.S.R. : c’est un article de toute première qualité ; c’est souple, maniable, robuste et ça vous envoie à plus de 40 kilomètres un amour de petit obus guidé…

C:\Users\Utilisateur\Documents\LDL-NEWSLETTERS\LdL 131\Caesar.jpg Le 75, c’était en 1935… »

Alors, le bonheur, dans tout ça ?

Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il existe un classement mondial des pays heureux (World Happiness Report), et donc des malheureux, comme le montre la carte en page 1. Selon des critères variés et objectifs, à vocation universelle. Le PIB par habitant, bien sûr, mais aussi le soutien social dont bénéficie la population, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté de faire ses choix existentiels, la générosité générale, l’engagement citoyen, l’accès à l’éducation, l’accès au logement et à une nourriture adaptée, la sensation de sécurité au quotidien, la qualité des transports, les degrés de corruption constatés… Sans mystère, sans doute, sont en tête la Finlande, le Danemark, et l’Islande, pour les années 2021-2023. Les pays des gens heureux.

Juste après venaient la Suède et… Israël.

A l’autre pôle, dernier de la liste de 143 pays, l’Afghanistan, précédé par le Liban du Hezbollah. Le Yemen des Houthis est en 133ème position. L’Egypte, 127ème ; la Jordanie, 125ème ; l’Ukraine, 105ème ; la Palestine, 103ème ; l’Iran, 100ème.

La Russie est au 72ème rang ; la Chine, 60ème ; la France, 27ème ; l’Allemagne, 24ème ; les Etats-Unis, 23ème ; le Royaume Uni, 20ème ; l’Irlande, 17ème ; la Suisse, 9ème.

Le fossé entre les blocs saute aux yeux : deux modes de vie que tout oppose ou presque, le bloc Iran/Liban/Afghanistan d’une part. Le bloc Suède/Suisse/Costa Rica de l’autre. Costa Rica, il faut le rappeler, pays qui a aboli la peine de mort dès 1882, et supprimé constitutionnellement son armée en 1948. Pour 2024, le Costa Rica est en première place du Happy Planet Index, l’autre méthode de classement des pays heureux, qui tient compte de l’empreinte écologique.

Pour cet autre Index du Bonheur, la Suisse est 4ème ; le Royaume Uni, 14ème ; l’Allemagne, 29ème ; la France 31ème ; l’Irlande, 35ème ; le Yémen, 75ème ; la Jordanie, 80ème ; l’Iran, 82ème ; l’Ukraine, 101ème ; le Liban, 112ème ; la Russie, 126ème ; l’Afghanistan, 141ème.

Mais il est tard, 5 h du matin… Près de vingt visiteurs en une heure, dans la nuit.
Le bonheur, c’est aussi, ayant fait ce que dois, de prendre un peu de repos.

Le fatalisme, l’horrible fatalisme, ce serait de baisser les bras, se résigner, et laisser aller.

A rebours, le bonheur, c’est de prendre sa part, dans le sort commun, sans désemparer.

On nous demande parfois comment sont nées nos Messageries.

Cela part toujours d’une personne, puis de deux. D’un carnet d’adresses.

D’une urgence vécue comme absolue. Je ne peux pas laisser passer ça.

Apprivoiser la peur profonde, sortir du confinement intérieur, de l’insidieuse routine, et de son désespoir muet, sans paroles – une absence totale d’espoir en fait (ce serait toujours la même chose, ad vitam eternam, le même vide).

Qu’à la fin des fins, on puisse se dire, sans tricher : on aura essayé. De rendre tout le bazar meilleur qu’il n’était, de laisser l’Endroit plus propre que nous ne l’avons trouvé. Plus beau.

Il y en a qui rêvent d’éoliennes-pompes à fric, pour manier des sommes, saliver à l’idée du profit. Il en est d’autres qui plantent des arbres. Des arbres rares.

Confrontés à l’horreur incroyable d’un siège d’un autre âge aux portes de notre royaume, l’été 93, nous avons été quelques dizaines, venus de Grèce, d’Italie, d’Espagne, de France, de Suède, d’Amérique… à décider d’y aller. Tels que nous étions, sans cartes, sans téléphones portables alors, sans gilets pare-balles ni blindages à nos véhicules.

De toutes façons, on voyait bien notre monde se fracturer, sous nos yeux.

Si l’on considère que l’épicentre géographique de l’Europe est en Suisse, entre Zurich et Davos, Sarajevo n’est qu’à 745 km de Davos à vol d’oiseau. [Les Suisses, assez fins pour ne pas se laisser entraîner dans les guerres mondiales, ni dans l’Union Européenne]. Pour nous, c’était de l’ordre de 1.800 km. Nous étions deux, au départ, dans une petite AX Citroën bourrée de vivres, de livres.

La suite se trouve, en partie, sur notre site :

http://www.peacelines.org/bosnie-1993-1996-c24712792

http://www.peacelines.org/bosnia-1993-1996-c24711616 [plus complet en anglais, plus de photos]

L’essentiel étant que l’OTAN américaine voulait bombarder la ceinture de Sarajevo, et que la présence d’une soixantaine de civils de toutes origines l’en a empêché. Alors, la guerre s’est arrêtée à Sarajevo, pour la première fois depuis quinze mois, au deuxième jour de notre présence dans la capitale, les gens, incrédules, ressortaient de leurs abris, sous le soleil de l’été.

[L’OTAN, organisation politico-militaire créée en 1949 sous l’égide de Washington ; son équivalent soviétique, le Pacte de Varsovie, ne sera fondé qu’en 1955, pour faire pièce au dispositif américain, installé dans toute l’Europe de l’Ouest – sauf la France souveraine, qui s’en défait, sous la présidence du général de Gaulle, en 1966 – avant que M. Sarkozy décide de réintégrer l’Alliance, en 2008; le Pacte de Varsovie sera dissous en juillet 1991, suite à la chute du Mur de Berlin. On se demande bien pourquoi, du coup, l’OTAN perdure. Nous, ce que nous craignions, l’été 93, c’étaient les bombes US]

Une poignée de « pacifistes » faisait donc obstacle à une ingérence militaire américaine en Europe [Démocrates au pouvoir, sous Bill Clinton], et les tirs de mortiers, de snipers, cessaient à Sarajevo.

Tous bénévoles, nous n’allions pas rester en Bosnie. La guerre allait reprendre après notre départ, et les Américains finiraient par s’infiltrer en ex-Yougoslavie, l’été 1995, opérant avec les Croates les bombardements dont ils rêvaient en 1993, aboutissant au seul « nettoyage ethnique » qui eut vraiment lieu en Bosnie : l’évacuation de la quasi-totalité des habitants de la Krajina (300.000), tous Serbes, au seul profit des Croates.

[Les Américains et l’OTAN allaient aussi procéder aux bombardements massifs sur Belgrade et la Serbie en 1999, conduisant à l’autre « nettoyage ethnique » en ex-Yougoslavie, avec l’exode de presque tous les Serbes de la capitale du Kosovo, Prishtina, entre 2000 et 2004.]

Pardon pour cette parenthèse et ses précisions à contre-courant des infos diffusées par les media dominants à la fin du siècle dernier, où il n’était question que des Bons-Bosniaques, les seules victimes reconnues, encensées.

Ce que le travail de terrain nous apprend : découvrir la réalité sans fards, telle que les media ne la vendent pas. On le sait assez : les media sont massivement aux ordres de groupes financiers puissants, lesquels ont partie liée avec l’industrie de guerre et les politiques qui s’en inspirent. Dans cette optique, aucun besoin de donner à comprendre une généalogie des conflits. Un gloubi-boulga binaire et réducteur, farci à la moraline de western (les Bons, les Méchants) suffit, pour occuper les esprits désinformés.

Sur la Route Diamant, qui reliait le port de Split à Sarajevo, nous avons enfin ouvert les yeux. Au retour, un entretien avec le sous-préfet local – revenus d’un tel enfer, il fallait rencontrer des responsables, de l’Etat, des communautés – allait mener à la création d’une association de type Loi de 1901, sur son conseil avisé. « Cela va vous demander du travail, on n’a rien sans rien ».

Ainsi sont nées les Messageries de la Paix, à l’automne 1993, baptisées en anglais, pour l’international, Peace Lines.

Nous ignorions que la formule « Peace Lines » désignait, depuis 1969, de hauts murs érigés en Irlande du Nord, pour séparer les deux communautés (catholiques et protestants), qui se sont affrontées par tous les moyens (allant des émeutes, et du terrorisme, à la répression), de la fin des années 60 aux « accords du Vendredi Saint » en 1998, qui marquèrent la fin des « Troubles ».

La fonction de ces murs est d’apaiser les tensions, en empêchant les violences entre voisins.

Retour de Belfast (10-12 juillet 2024).

La bonne nouvelle de cette Irlande du Nord ignorée de presque tous (là encore, les media dominants, en France et ailleurs, ont mis la réalité sous le tapis – le sujet n’était pas « vendeur », paraît-il) est que les conflits les plus enracinés (voir The Boxer, film de Jim Sheridan, 1997; réécouter War, l’album emblématique de U2 en 1983) finissent tous, à la longue.

Paradoxalement, on rencontre moins de sectarisme à Belfast en juillet 2024 qu’en France au moment des législatives… Tirer nos leçons des gens d’Irlande du Nord. Les manifestations des Loyalistes de Belfast, lors de leur fête des Bonfires, étaient bon-enfant. Dans la libre joie populaire et les feux d’artifice festifs. Quand bien même c’est le drapeau palestinien qu’ils ont brûlé, avec le drapeau irlandais, dans Victoria Street le 11 au soir.

De fait, nombre de nationalistes républicains irlandais, catholiques, à Belfast Ouest soutiennent la cause C:\Users\Utilisateur\Documents\ALBION & EIRE\EIRE\IMG_20240712_000525 (1) - Copie.jpg C:\Users\Utilisateur\Documents\ALBION & EIRE\EIRE\IMG_20240711_233054 - Copie.jpg C:\Users\Utilisateur\Documents\ALBION & EIRE\EIRE\CIMG2506.JPG palestinienne exclusive, quand leurs voisins protestants, loyaux au Royaume Uni, à Belfast Est, défendent Israël.

Notre besoin, toujours, c’est d’y voir clair, sans exclusives. A travers tout le « brouillard de guerre » que propagent les multiples propagandes des industries de guerre en continu, garder notre libre arbitre, notre simple, humaine lucidité. D’abord comprendre, à travers les lignes, et entendre. Ne nous faisons pas plus sourds que nous ne sommes. Rester humains. Ensuite, agir, dans la mesure modeste de nos moyens.

Bien au-delà du lieu commun, nous sommes tous dans le même paquebot. Belfast, c’est aussi le chantier naval où a été construit le Titanic. De la soute et de la salle des machines au cockpit de pilotage et au nid-de-pie des veilleurs, en passant par les cabines des mécaniciens, des lampistes, des matelots, des quartiers-maîtres, des passagers, la dérive des icebergs ne fait pas de différence entre les uns et les autres.

Nous n’oublions pas que le premier veilleur qui a constaté l’iceberg fatidique, la nuit du 14 au 15 avril 1912, Frederick Fleet, en l’absence de radars alors, ne disposait pas de jumelles dans son nid-de-pie.

Si la formule des Lumières, dès 1784, reste la nôtre : Sapere Aude, Ose Savoir, encore faut-il se donner les moyens du savoir, et du partage de la compréhension.

Dans moins de deux mois, il nous faut retourner aux portes de Gaza, en Israël – « Notre tâche est de trouver les quelques formules qui apaiseront l’angoisse infinie des âmes libres. Nous avons à recoudre ce qui est déchiré, à rendre la justice imaginable dans un monde si évidemment injuste, le bonheur significatif pour des peuples empoisonnés par les malheurs du siècle. » Camus, L’été

Merci pour votre écoute, votre soutien.

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Lettre de Liaison n°132 – 15 août 2024

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MESSAGERIES DE LA PAIX
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Sommaire

Question de temps

Il va y avoir la guerre ?

Tous dans le même paquebot

Question de méthode

Honorer Honoré

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Naama Levy, Liri Albag, Agam Berger, Daniella Gilboa, Karina Arlev, kidnappées en pyjamas à Nahal Oz, à l’aube du 7 Octobre 2023.Toutes en fin d’adolescence.

Détenues quelque part à Gaza depuis. Parmi deux millions d’autres ôtages.

Lettre de Liaison n°132

15 août 2024

Une question de temps, de durée

Notre dernière Lettre s’achevait sur une pensée de Camus, dans une de ses plus belles nouvelles : Les Amandiers (L’été), sur notre tâche, notre tâche d’êtres humains : trouver les quelques formules qui apaiseront l’angoisse infinie des âmes libres.

C’est bien de cela qu’il s’agit. « Nous avons à recoudre ce qui est déchiré, à rendre la justice imaginable dans un monde si évidemment injuste, le bonheur significatif pour des peuples empoisonnés par le malheur du siècle. » Rendre la justice imaginable, entre des communautés déchirées, le bonheur significatif : qu’il ait non seulement du sens à nouveau, mais qu’il soit possible d’y penser, envers et contre tous nos problèmes, nos urgences.

« Et si on pensait au bonheur, un peu. Au bonheur, malgré tout. » (Lettre 131)

« Naturellement, » nous prévient Camus, « c’est une tâche surhumaine. » Quitte à ajouter,

« Mais on appelle surhumaines les tâches que les hommes mettent longtemps à accomplir, voilà tout. »

Voici vingt-quatre ans que nous sommes, « messagers de paix », engagés en « Terre Sainte ». Par une trentaine de voyages, autant de missions, si l’on accepte ce mot. C’est bien long, disent certains. C’est sans fin, répètent d’autres.

A quoi nous leur répondons que le conflit d’autrefois entre les Anglais (alliés aux Portugais, aux gens du Hainaut, de Navarre, au Pape de Rome) et les Français (alliés aux Ecossais, aux rebelles gallois, aux royaumes de Castille et de Gênes, au Pape d’Avignon !), que l’on nomme Guerre de Cent Ans, a duré, en fait, 116 ans. Le Royaume Uni a eu beau opérer efficacement son Brexit, entre 2016 et 2020, les Anglais n’en restent pas moins nos paisibles voisins, et les ponts ne sont pas rompus avec eux. Leur musique résonne en nous depuis 60 ans (Them, Beatles, Stones and co).

Plus près de nous, le conflit entre Allemands et Français aura duré de 1870 à 1945, 75 ans, et entraîné le monde entier dans ses deux premières guerres totales. Avec un bilan de près de 20 millions de morts et disparus pour 14-18, entre 60 et 80 millions pour 39-45.

Chaque jour mouraient 900 jeunes Français, entre 1914 et 1918, en moyenne.

Peut-être cela nous rendra plus prudents dans nos évaluations de ce que durent les pires guerres. Celle qui déchire la terre commune aux Israéliens et aux Palestiniens en est à sa 76ème année. Est-ce seulement un problème local, qui concerne seul le volatile Orient ?

Ou bien, y a-t-il de par le monde une matrice des armements et des guerres, qui œuvre à toujours en créer davantage ?

Relire le chapître IX de 1984, publié en 1948, dans lequel Orwell nous avertissait de la montée à venir (à partir des années 80 du siècle passé) d’un état de guerre continue, permanente.

Bien plus près de nous, et très informé, lire Bienvenue en économie de guerre ! de David Baverez, paru en avril 2024. « L’émergence de la ‘planète du chaos’ et ses transferts de valeurs »…

10 août 2024 : Est-ce qu’il va y avoir la guerre ?

L’affrontement entre islamistes de Gaza et Israéliens va-t-il nous entraîner vers une grande guerre régionale entre belligérants : Iran – Israël – Liban – Yémen – Chiites d’Irak ? Sommes- nous à la veille d’un désastre sans précédent, dans les villes de Tel Aviv, Téhéran, Jérusalem, Beyrouth, Sanaa, qui implique la flotte de guerre américaine, et d’autres puissances ?

C’est peu probable.

Nous avons publié des éléments de compréhension dans notre Newsletter 130 en anglais, qui permettent d’analyser ce conflit de l’été 2024, non comme une guerre entre nations (Iran, Israël, Palestine), mais comme une « simple » compétition entre firmes dominantes d’armements – l’IAIO pour la République Islamique d’Iran (Iran Aviation Industries Organization) contre l’IAI pour Israël, notamment (Israel Aerospace Industries), Elbit, et l’IWI (Israel Weapon Industries).

Une compétition pour entrer, ou garder sa place, dans le club fermé des Top Ten vendeurs d’armes mondiaux. L’Iran figurant en seizième position, Israël en dixième ou neuvième.

Pour cette fois, comme durant le démantèlement militaire de l’Etat Islamique, en Irak et en Syrie, entre 2015 et 2019, au prix de dizaines de milliers de morts, Russes et Américains sont au diapason pour que l’Iran et ses alliés, au Liban, au Yemen, et à Gaza, ne mettent pas le feu au Moyen-Orient.

Où l’on constate qu’il y a bel et bien un accord complet de connivence entre tous les dirigeants du Complexe Militaro- Industriel (dénoncé aux Etats-Unis par Dwight Eisenhower dès la fin de son mandat en 1960), qui opère au sommet de tous les états industrialisés, de l’Est comme de l’Ouest. Américains en tête, Français, Russes, Chinois, Allemands, Italiens, Anglais… Ce Top Ten des pays exportateurs d’armes est un secret de polichinelle. On le trouve partout.

https://www.lejdd.fr/international/les-dix-pays-qui-exportent-le-plus-darmes-dans-le-monde-144895

George Orwell situait l’éclosion de ce monde chaotique dans les années 80 – la réalité a évolué plus vite, il serait plus juste de situer la plaque tournante à la fin des années 50, autour de 1960. Réécouter le discours d’adieu, poignant, sur l’Etat de l’Union, du président américain Dwight Eisenhower (1890-1969), le 17 janvier 1961. https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_fin_de_mandat_de_Dwight_D._Eisenhower

Tous dans le même paquebot.

Dans notre dernière Lettre (131, mai-juillet 2024), après le voyage à Belfast, sur le chantier des transatlantiques Titanic, Olympic, et Britannic, tous trois construits entre 1908 et 1911, l’analogie s’imposait d’elle-même : nous sommes tous embarqués dans la même galère planétaire. Il n’y a pas de planète de rechange. Le monde est bien plus petit qu’il y paraît. Il nous reste, toutes proportions gardées, le choix de la Ligne, et du paquebot.

Les trois navires de la White Star Line : trois vaisseaux équivalents, de 269 mètres, et 52.000 à

53.000 tonnes de déplacement. Le premier, l’Olympic (photo), survit de 1911 à 1935. Le second, le Titanic, coule à sa première traversée (par faute d’une paire de jumelles, qui aurait permis à l’homme de vigie, Frederick Fleet, de signaler à temps l’iceberg naufrageur). Le troisième, le Britannic, lancé en février 1914, est réquisitionné en navire-hôpital, heurte une mine posée par un sous-marin allemand, et coule en Mer Egée en novembre 1916, en un peu moins d’une heure.

Une « même galère planétaire » ? La vigie du nid-de-pie d’autrefois est aujourd’hui « lanceur d’alertes » depuis son cockpit, en navigation continue. La dérive des icebergs s’est aggravée.

Les icebergs de notre siècle prolifèrent :


    • le dérèglement climatique et ses conséquences multiples,

    • la servitude accrue aux machines, aux écrans, petits ou grands,

    • le sort lamentable de nos aînés abandonnés dans les « ehpad »,

    • l’augmentation des exodes migratoires,

    • l’effondrement de la biodiversité,

    • l’effondrement de toutes diversités,

    • l’effondrement démographique,

    • la conquête des esprits par les multiples media et réseaux que l’on nomme sociaux,

    • le conflit Orient (islamique) – Occident (matérialiste),

    • la course folle aux armements, de l’Ukraine et du Yémen à l’Iran et Israël…

Par quoi commencer ?

Pour ne prendre que le premier de ces fléaux, on a relevé 29°4 en température de l’eau à Villefranche- sur-Mer, Nice, le 12 août 2024. 30°8 au large de Porto- Vecchio, au sud de la Corse ; « du jamais vu », dit le directeur du Laboratoire d’océanographie de Villefranche.

Cela fait beaucoup à la fois, pour des esprits plus ou moins prévenus, plutôt moins que plus. Comment s’en sortir ?

Une question de méthode ?

Si l’analogie avec la White Star Line tient l’eau, nous naviguons tous entre ces écueils : un facteur qui relève de la chance, du destin… le manque de moyens adaptés (dû à des restrictions budgétaires obsédées par le profit myope, à court terme)… la transformation de notre cadre de vie par une économie de guerre, totalitaire.

Le Titanic a sombré en raison des deux premiers écueils. Le Britannic, en raison du troisième. Seul l’Olympic est passé à travers.

Depuis les années covid, et depuis que l’intelligence artificielle calcule en un milliardième de seconde ce que toute une vie humaine peine à concevoir, nous vivons tous cette sensation, où que nous soyons, quel que soit notre situation, d’être submergés par les problèmes, les risques, les menaces. Nous n’allons pas, pour autant, nous voiler la face.

« Trop d’infos tue l’info » ?

Réduire la voilure, et l’allure. Faire du vide.

Chercher des points d’appui, des angles d’accroche, des leviers. Débrayer. Ralentir. Prendre son temps. Bannir toute précipitaion. Mettre en perspectives, d’amont en aval.

Si nous sentons trop de poids sur nos épaules, poser le fardeau, le contempler, posément, pour le répartir autrement. Diviser l’ensemble de la charge, en autant de parties que possible. Afin de mieux évaluer leur importance respective, leur valeur.

Puis établir une manière de hiérarchie entre ces parties, selon des critères tantôt d’urgence, tantôt de fragilité, ou de pesanteur, de possibilité, de faisabilité, allant du plus facile, ou du plus attractif, au plus lourd, au plus difficile.

Alors, par quoi commencer, pour avancer ?

Déjà, par les problèmes sur lesquels, pour ce qui me concerne, je n’ai pas prise du tout – à mettre de côté. Ainsi, le dérèglement climatique (ne dépend pas de mes choix individuels, à ce stade) ; l’effondrement de la biodiversité (quand bien même je protège les cardères sauvages dans mon jardin, et les hérissons…). Je peux, par contre, me mettre en cohérence : installer des panneaux photovoltaïques, dénoncer l’éolien industriel, me chauffer au bois plutôt qu’à l’électrique, planter des arbres rares, restaurer des bâtiments anciens à l’identique, avec des toitures et façades traditionnelles… (proscrire absolument les tuiles béton, privilégier les tuiles

de pays et les produits des tuiliers historiques : Soulaines, Amance, Saints, Pontigny…), et ainsi contribuer au maintien des diversités – de pensées, de visions, et surtout d’action, à mon échelle. Cela « va de soi ». Comme un minimum incompressible de logique et d’harmonie, de crédibilité. Défendre la diversité en soi, autour de soi. La paix, après tout, commence par là, où nous sommes, et comment.

Cette base étant assurée, pour donner un socle solide, une « substructure » environnementale incontestable, n’étant pas en contradiction personnelle, je peux voir au-delà de mes limites géographiques, temporelles. Géographiques et démographiques : selon le secteur où nous résidons, nous sommes témoins directs, ou non, des changements profonds de société au quotidien, dûs aux arrivées massives de migrants d’Afrique et d’Orient, des régions sèches et sinistrées du globe.

Ce problème est lié à l’effondrement démographique des pays riches :

On comptait, en 2021, 1,60 enfant par femme en Suisse, en Russie ; autour de 1,47 en Allemagne, en Italie ; 1,40 en Pologne, en Grèce… alors que le « seuil de renouvellement » est à 2,10. En France, le taux de fécondité est passé de 1,83 en 2021 à 1,68 en 2023. Le cas le plus extrême : l’île de Taïwan, avec 1 enfant par couple. A l’inverse, on compte autour de 5,60 enfants au Mali, au Tchad ; 4,70 au Soudan, au Nigéria ; 4 au Sénégal, en Ethiopie ; 3,30 en Irak, en Egypte…

C’est-à-dire, en clair, bien au-delà du répétitif problème des retraites, les pays où la vie est la plus facile se suicident à court et moyen terme. L’espèce humaine y dépérit, s’y éteint, massivement. Est-ce que nous en avons conscience ? Quels sont, alors, nos choix de vie, nos envies ?

Concernant les flux migratoires et leur régulation, c’est une question d’ordre politique, qui nous renvoie au système électoral et à nos options sélectives. Concernant la vitalité liée à la natalité, cela relève bien de nos priorités intimes les plus profondes.

Venons-en à la dimension temporelle de nos existences : nous vieillissons tous, sans conteste possible, chaque semaine, chaque jour. Au bout du compte, quoi ? Que nous attend-il ? Ne pas se voiler la face. Sauf accident, un jour nous aurons bien 70, puis 80 ans, 90… Dans quel état serons-nous alors ? Et encore, où serons-nous ?

Des enquêtes, des témoignages ont été publiés sur ces questions : EHPAD : une honte française (2020) ; EHPAD, je tente de survivre : Ennui, Horreur, Précipice, Abandon, Destruction (2021) Autant il est bon, plaisant, de vivre l’Instant, se donner le « Carpe Diem » comme boussole, autant il serait inconséquent, aléatoire, de jouer les cigales de la fable, de ne pas voir devant soi, ce qui nous attend. Pourquoi rajouter de l’aléatoire aux aléas de la vie qui déjà nous assiègent ? Le sort lamentable de nos aînés dans les ehpad peut nous scandaliser par ce que l’on en sait, ce dont on se doute, mais ne nous fourrons pas la tête dans le sable : c’est ce qui est prévu pour nous, selon toutes probabilités statistiques.

Il est d’ailleurs symptomatique que toute une prise de conscience militante se fasse depuis des années pour le « Droit de Mourir dans la Dignité », alors que le sort des plus de soixante-cinq ans est de finir relégués dans ce que l’on appelait naguère, à juste tître, des mouroirs.

Qui donc se mobilisera pour le Droit de Vivre dans la Dignité ? Sur le modèle des pays avancés (nordiques) qui ont créé le concept de Snoezelen, voici un demi-siècle déjà (aux Pays-Bas).

Snoezelen : un aménagement d’espaces non-directifs, pour créer le bien-être sensoriel immédiat, et favoriser « une meilleure conscience de soi dans l’ici et le maintenant, via son corps et ses cinq sens » (Wiki). A la prochaine assemblée annuelle de nos Messageries, nous proposons d’inscrire le Droit de Vivre dans la Dignité à notre programme pour 2025 et les années à venir.

Honorer Honoré (25 novembre 1941 – 7 janvier 2015 Charlie)

Il nous reste à envisager les quatre derniers fardeaux qui nous pèsent le plus :

d’abord, la servitude accrue aux machines, aux écrans, et la conquête des esprits par les media.

Se souvenir du cynisme d’un ex directeur de TF1, en 2004 : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Il dépend de nous de ne pas consentir ne serait-ce qu’une heure de notre « temps de cerveau disponible », de ne pas nous laisser voler notre temps.

C:\Users\Utilisateur\Documents\LDL-NEWSLETTERS\LdL 132\Honoré 001.jpg Quant à la conquête des esprits, elle est le fait de deux groupes d’intérêts dominants : le mercantilisme galopant des media à l’américaine, et l’islamisme militant, qui ne fait pas mystère de sa volonté d’enraciner ses valeurs et ses interdits, dans le monde entier. Conscients des deux fléaux symétriques, il nous appartient de nous en préserver, de ne rien céder.

Ce qui nous mène aux deux derniers défis qui sont, qu’on le veuille ou non, les nôtres :

le conflit Orient-Occident, ou « choc des civilisations » de Huntington, qui est une conséquence du fléau précédent, et cette course hallucinante aux armements, légalisée, banalisée, dans laquelle sont

lancés une quinzaine de pays industrialisés, des Etats-Unis et de la France en tête, à l’Iran.

Sous cette lumière, notre choix, depuis l’an 2000, reste de nous focaliser sur la charnière des continents et des civilisations, entre Afrique et Eurasie : ce minuscule lopin de terre (une petite vingtaine de milliers de kilomètres carrés), que se partagent (?) Palestiniens et Israéliens.

Fidèles à notre Manifeste, à nos statuts, nous ne prenons pas parti pour les uns, contre les autres. Notre expérience des guerres, depuis la Bosnie en 1993 et l’Algérie à la fin des années 90, nous interdit de faire la morale à qui que ce soit.

Pour le regard de cette Lettre d’août 2024, ce sera celui de Yafa, morte dans un bombardement à Khan Yunis (Gaza). Yafa avait cette angoisse prémonitoire:

« Ce qui me fait le plus peur c’est que ma mort devienne un chiffre, dans l’escalade écrasante de décompte des morts… Je ne suis pas qu’un chiffre. A 24 ans j’ai des amis, des souvenirs, et beaucoup de douleur. »

A Doha, au Qatar, Egyptiens, Américains, Qataris,

Israéliens, depuis ce 15 août, cherchent enfin le

cessez-le-feu

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MEDIA

“Newspapers engender lies, hatred, greed, envy, suspicion, fear, malice. We don’t need the truth as it is dished up to us in the daily papers. We need peace and solitude and idleness.”
The Colossus of Maroussi
Aware of this fact, we proceed with a vigilant selection of “everything that’s really fit to post.”
Media January 2025Media February 2025Media March 2025
April 2025May 2025June 2025
July 2025August 2025September 2025
October 2025November 2025December 2025

ByPeace lines

GAZA FACTS 2021

Everybody talks about Gaza, but few know about the basic facts of the Strip. Here are some, 4 years ago.

The Gaza Strip is 360 square kilometers. About twice the size of Washington, D.C., slightly more than the size of Rotterdam. The same surface as Algiers.

78% of its population is urban, composed of about 2.2 million inhabitants. With a life expectancy of 73 for men, 77 for women – in Israel : 80 for men, 84 for women. 

The median age is 19.2. Compared to 30 in Israel, 42.5 in France, 47 in Germany, 

The fertility rate : 3.4 children per woman. Slightly less than 3 in Israel.

40% of the population is under 14. Compared to 26% in Israel.

School life expectancy is 12 for men, 14 for women. 15 in Israel, 17 for women.

The GDP per capita in both the West Bank and Gaza was $ 6,200 (5,700 €) in 2019. In 2021 it was $ 5,600 (5,140 €). In Israel : $ 40,800 (37,440 €) in 2019. 42,100 (38,630 €) in 2021. The ratio is roughly 1 to 8.

The average monthly income in Gaza, for a middle-class family, is $ 250 (230 €). In Tel Aviv, it ranges from 3,500 to 6,800. The average daily wage in Gaza is around $ 12, as opposed to a little over 80 in Tel Aviv.

You count 2.7 physicians and 1.3 hospital bed for 1,000 people. Compared to 3.63 in Israel, and 3 beds.

Before the war, 61% of the people lived below the poverty line. Now they are 81%.

The poverty threshold being considered as the minimum level of income to survive per country.

64% of the people in Gaza, two-thirds, are considered food insecure.*

The youth unemployment rate is two-thirds of them.

* the last message received from Gaza in early 2024, from a displaced university teacher, mentioned half a kilo per day, for three persons.

Begging the question : in such economic dire straits, why on earth should any government choose to invest so heavily and primarily in military tunnels and rockets, mortars ?

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Lettre de Liaison n°133 – 22 septembre 2024

PEACE LINES

MESSAGERIES DE LA PAIX

www.peacelines.org peacelines@gmail.com

Sommaire

  1. Edito
  2. La fermière d’Horville
  3. La minute de l’Hypermétrope
  4. Dans le rétroviseur
  5. Baobabs

Lettre de Liaison n°133

22 septembre 2024

  1. Edito S.O.S. SMS

Il faut que ça change. On ne peut pas continuer comme ça. On va encore enfoncer des portes mal fermées, mais les-gens-ne-lisent-plus. Il n’y a plus de livres chez eux, entre leurs mains. Comment liraient-ils nos Lettres ? Ils sont tous sur leurs mini-écrans, format SMS : short message service. Le système SMS a été lancé en 1993 : à la fin du créneau des naissances de la génération Y (ceux qui ont entre 30 et 45 ans). Suivi en 2004 par FaceBook, en 2006 par X (Twitter), en 2010 par Instagram. C’est dire que la génération Z (ceux qui ont entre 15 et 30 ans) ont eu leur cerveau formaté, au berceau, dans les canaux FB, X et Instagram. Pour les adolescents de maintenant, c’est Tik Tok, pour les courtes vidéos, application développée en 2016 en Chine. Short, court, fast : vite, vite, de plus en plus vite, de plus en plus court.

De moins en moins de disponibilité, d’écoute, d’échange possible.

Le Lay, lorsqu’il dirigeait TF1, avait vendu la mèche, en 2004 : « ce que nous vendons à Coca Cola *avec la pub omniprésente+, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

La fracture, en France, commence entre 1960 et 1965, lorsque les « humanités » sont retirées des programmes scolaires, au profit des sciences, puis des sciences économiques. La génération X (ceux qui ont entre 45 et 60 ans) sont les premiers touchés par ce vidage de contenu humaniste au profit de la « performance » : Rabelais, Montaigne, Descartes, Pascal, jusqu’à Rousseau, Diderot, Voltaire, Victor Hugo, Giono… passent à la trappe.

Les Français cessent d’être cartésiens : ils ne lisent plus Descartes – il n’est plus enseigné, et ils n ont plus cette capacité de lire, de réfléchir à des textes qui ont traversé les siècles.

L’estomac cervical, à force de consommer du fast food formaté d’applications sur portable, s’est rétréci à l’extrême, comme un estomac frappé d’anorexie. Ils ne peuvent plus. 328 M

Alors, comment liraient-ils nos Lettres de 6 pages, construites comme des rédactions anglaises, au style libre, avec des développements continus, de l’introduction à la conclusion ? C’est un de nos lecteurs Y, de quarante ans, qui a enfoncé le clou, cet été. Il n’y arrive pas. Il bloque, dès la réception, au vu de la « longueur », du contenu.

Se résigner à n’écrire plus que pour les deux générations de l’avant-guerre et de l’après- guerre ? Celles et ceux qui ont des livres chez eux, qui aiment toujours lire.

Dans un pays où, déjà, le taux dit de fécondité est tombé en-dessous du seuil de renouvellement (2,10) à 1,6, ce serait suicidaire.

D’où la décision éditoriale d’expérimenter un montage nouveau, de quatre chroniques, rubriques, de 500 mots chacune, précédées d’un édito étoffé de 800 mots, avec sommaire et lien hypertexte pour la version électronique.

Cinq cent mots, c’est un peu plus d’une page. Avec une image par rubrique. Ou deux. Elles peuvent se lire indépendamment les unes des autres, et correspondent, chacune, à une sensibilité, une approche, différentes.

Nous allons commencer par le point-de-vue d’une fermière que nous avons connue, dans un petit village perdu, de l’Est de la France. Ce sera, si l’on veut, le degré zéro de l’information générale, de l’intérêt pour ce qui se passe à « l’autre bout du monde ». La

« fermière » peut être aussi bien, on l’aura compris, une prof de sciences économiques née en 1975, un paysagiste né en 80 ou 90, un ado qui ne connaît que les roues arrière.

Puis il y aura La minute de l’Hypermétrope. Pour sortir du confinement local. Essayer de percevoir, comprendre un peu les incendies qui éclatent au-delà de nos frontières – dont les flammes, cependant, se faufilent jusqu’à nous.

Dans le rétroviseur aura pour but de redonner une profondeur chronologique aux événements qui nous interpellent. Remonter à la genèse des troubles actuels, retracer une généalogie. D’où ça vient ?

Enfin, Baobabs sera la rubrique des Urgences qui nous concernent, concrètement, celles de notre association. On ose espérer des mois où cette rubrique sera vide ?

Le petit chiffre, en bas à droite, bien sûr, est le nombre de mots.

Pour celles et ceux, à travers les frontières, qu’une lecture riche en contenu, en continu, ne rebute pas, nous maintenons « l’ancien style », mais dans la version internationale, en anglais. Cette version se trouve sur notre site, notre citadelle virtuelle www.peacelines.org.

Bonnes nouvelles ? www.peacelines.org a connu un record d’affluence cet été : 757 visiteurs fin juillet, 850 début août, 897 à la mi-août (pour 1647 pages lues), 888 fin août, et encore un record de 1601 pages lues le 21 septembre.

Véritable refuge informatif, très visuel (photos, vidéos), il comporte plus de deux cents articles. Voilà. Bonne lecture, et relectures… de cette nouvelle formule. Vous nous direz ce que vous en pensez ? Merci. 809 M

1- La fermière d’Horville

Mettons que Horville existe. Que ce soit un petit village de cinquante âmes, quelque part en France, qui porte bien son nom. Au milieu de nulle part. On sait que 18% seulement de la population française vit en zones rurales (contre 75% au milieu du dix-neuvième siècle).

Cent pour cent du territoire d’Horville est composé de terres agricoles, terres arables et prairies. Le maire, un nommé de Goua, en est une sorte de gestionnaire de parcelles, un bonhomme qui a toujours vécu dans sa petite étable, et qui n’est jamais sorti du périmètre de ses champs. Soit un rayon d’action d’un kilomètre. C’est sa compréhension du monde.

On ne se moque pas du de Goua (là-bas, on colle l’article aux noms propres, comme pour gentiment les chosifier, le Marcel, la Marinette). On en connaît par pleins wagons, des urbains, habitants des grandes cités, diplômés qui plus est, dont le rayon de perception de ce monde, ne dépasse pas celui du de Goua, et même, lui est inférieur.

Il y a, pour ces gens-là , la grande armée des de Goua, toujours de bonnes raisons pour décréter que « ça n’est pas pour eux ». Le « manque de temps », toujours, alibi royal. Et puis, tout ce qui se passe hors de leur pré carré est hors- jeu. Les Degouistes ont le vent en poupe lors des élections, mais en tous temps ils n’ont pas leur pareil pour taire l’Autre, couper la parole, et rabattre toute tentative d’échanger sur ce qui les excite, eux.

La fermière d’Horville que nous connaissons n’en fait pas partie. Dans son village, on disait d’elle que c’était une sainte. Marjorie.

Pour sa bonté naturelle, sa bienveillance permanente, son absence totale de médisance – jamais un mot de travers contre qui que ce soit. Sa grandeur d’âme. L’amour qu’elle donnait à son mari, et à ses huit enfants. Cela fait rêver…

Aujourd’hui, Marjorie doit avoir le cœur en charpie : derrière la colline de l’Ouest, ils ont

creusé un dépôt de déchets nucléaires… et puis, d’autres, avec la complicité des mêmes localement, veulent implanter des éoliennes de 175 mètres en bout de pale. Mais ce qui a toujours hanté l’esprit de Marjorie, bien avant le nucléaire et l’éolien, c’est le spectre jamais disparu de la guerre, qu’elle a connue entre 1939 et 1945, et qui prolongeait celle de 14-18.

Vous croyez que l’on peut simplement oublier 400.000 civils tués entre 39 et 45, et le million et demi de soldats tués en 14-18, pour la seule France (deux millions pour l’Allemagne) ?

Marjorie nous demandait toujours, le front plissé : « tu crois qu’il va y avoir la guerre ? » Même avant l’an 2000.

Pitié de ceux qui s’imaginent pouvoir en rire, et qui choisissent de regarder ailleurs.

Notre raison d’être, « messagers de paix », gardiens de la paix si l’on veut, c’est d’être capables de pouvoir répondre par la négative à Marjorie.

Depuis 2022 et 2023, c’est plus difficile qu’avant. Plus lourd sur notre établi. 500 M

Le Point-de-vue de l’Hypermétrope

On dit que l’hypermétrope ne voit pas bien de près. Mieux ce qui est au loin. Mettons que l’on soit tous, selon les moments, plus ou moins myope, plus ou moins hypermétrope. Et que l’on corrige nos défauts de vision.

Cette rubrique se propose de porter notre regard ailleurs, délibérément. Plus loin, plus haut. Sortir de l’auto-confinement.

Prendre du recul, de l’altitude.

Un simple déplacement de 400 km. A la verticale.

Voyez cette photo, prise en 2024. A propos des guerres d’Ukraine et d’Orient.

Vous remarquez l’écusson à l’épaule gauche de chacun. D’abord, le drapeau russe. Puis le drapeau américain. Ce n’est pas un montage.

Le Russe se nomme Grebenkin. Alexander Grebenkin. Son voisin, Barratt. Le voisin de Barrat, Dominick – c’est un pilote de chasse de l’US Navy, avec 61 missions de combat (Irak, Afghanistan ?) et 400 atterrissages sur porte-avions. La quatrième, c’est Jeanette Epps, la première astronaute afroaméricaine.

A l’heure qu’il est, ils tournent tous les quatre au-dessus de nos têtes, dans la Station Spatiale Internationale, en parfaite entente, depuis le 4 mars 2024. Ils doivent redescendre le mois prochain, en octobre.

Pendant ce temps, sur terre, notre continent d’Eurasie, Américains, Euro-Américains, et Russes se livrent la guerre, depuis 2022, par Ukrainiens interposés. Pour le seul bénéfice de leurs industries –

mais deux cent mille jeunes Russes sont morts déjà, et pratiquement aucun Américain. Les Ukrainiens ont payé pour les Américains, avec plus de 150.000 tués.

Notez que les media ne parlent jamais de Space X, Crew 8. Grebenkin & Dominick, Epps ? Inconnus au bataillon médiatique.

De même qu’ils ne parlent jamais de la guerre civile du Yémen (400.000 morts depuis 2014) ou de celle, aussi actuelle, du Soudan (150.000 morts). Pourtant, le Yémen : proche de Gaza, d’Israël. Puisque les Partisans de Dieu (Houthis) yéménites tirent des missiles balistiques iraniens sur Israël.

Cherchez l’erreur.

Les guerres dont on parle. Celles dont on ne parle pas.

Nota Bene : tandis que Grebenkin & Dominick, Barratt & Epps tournent au-dessus de nos têtes, la main dans la main, les troupes occidentales armées par les Etats-Unis, l’Angleterre et la France, ont mené une offensive en Russie, pour occuper ce que les media appellent le saillant de Koursk. Koursk, 400.000 habitants maintenant.

Que peut penser Alexander Grebenkin de tout ça ?

Et le Commandant Dominick ?

Ont-ils le temps de penser ? Ont-ils lu 1984 ?

Fahrenheit 451 ? Fahrenheit 9/11 ?

Quelles sont leurs sources de compréhension ?

Sous écoute permanente, ont-ils le droit de dialoguer ? Avaient-ils ce droit à terre, en tant que civils ?

Ces mêmes questions au niveau le plus simple :

Il nous vient des opinions sur tout et n’importe quoi, le bien, le mal, les Russes, les Ukrainiens, les Palestiniens, et les autres, les bons points, les mauvais points…

« La complémentarité, dans sa forme la plus basique, signifie qu’une seule chose, considérée de perspectives différentes, peut sembler avoir des propriétés très différentes ou même contradictoires. » Frank Wilczek, Prix Nobel de Physique 2004 500 M

Dans le Rétroviseur

Nous nous proposons donc d’aborder tous problèmes sous l’angle Wilczek, de la

complémentarité. Qu’ils soient domestiques, privés, ou publics, généraux.

Dans cet enfermement permanent qui est le nôtre (par les media, par les opinions reçues), penser hors boîtes.

Au moment de consigner ces lignes, on apprend que des « nuées de drones » ont envahi l’espace aérien israélien, venant de l’Est (Irak, Syrie). Technologie iranienne.

Un demi-million de personnes ont passé la nuit dans des abris bétonnés en Israël, de Saint- Jean d’Acre à Nazareth. La population du Liban, que l’on sache, ne dispose pas de tels abris. On apprend que tout l’appareil de commandement du Hezbollah libanais a été décapité les 17 et 18 septembre, dans une série d’opérations de « haute technologie », où chaque cadre de l’organisation s’est vu déchiqueté par trois grammes de pentrite, « l’un des plus puissants explosifs connus ». insérés dans la batterie de son bipeur.

La doctrine du Parti d’Allah ? Depuis sa fondation, en 1982, son but premier est le jihad contre Israël, dont il ne reconnaît pas l’existence.

Avant tout, comprendre. Remonter dans le temps. Comprendre le Liban.

Sous occupation turque jusqu’en 1920, cette occupation s’aggrave par un blocus de 1915 à 1918 qui fait périr de faim un tiers de la population (jusqu’à 200.000 morts dûs à cette famine). Le petit territoire (10.000 km carrés) passe en 1920 sous mandat français, d’où le drapeau tricolore au

cèdre. Le cèdre est l’emblème du Liban – son bois, léger, résistant et imputrescible, a servi, dit-on, au Temple de Salomon à Jérusalem.

Le français a longtemps été langue officielle, avant d’être remplacé par l’arabe fin 1943, date de l’indépendance. Il reste langue principale d’enseignement dans le primaire, avant l’anglais. En 1948, plus de cent mille réfugiés palestiniens s’installent dans des camps au Liban, suite à la

première guerre d’indépendance d’Israël à sa création.

De 1945 à 1970, le Liban connaît un essor extraordinaire, et devient « la Suisse du Moyen- Orient », « le coffre-fort du Levant ». Malgré l’absence de recensement depuis le mandat français, on estime à six millions la population du Liban – plus d’un tiers chrétiens, 30% sunnites, 30% chiites, 5% druzes.

Survient la catastrophe de Septembre Noir. Depuis la fin des années 60, les fedayins palestiniens (partisans de la lutte armée, laïcs et religieux) établissaient un « état dans l’état » en Jordanie, composée aux deux-tiers de Palestiniens sur le million et demi de Jordaniens en 1970. Leur intention étant de renverser la monarchie hachémite (dynastie gardienne de La Mecque depuis le dixième siècle), ils multiplient les attentats contre le roi Hussein. Celui du 1er septembre manque réussir.

Le 6 septembre, le PFLP (organisation marxiste-léniniste palestinienne) détourne quatre avions de ligne à destination de Londres et New-York, en force trois à atterrir dans le désert de Jordanie.

La réaction jordanienne, dos au mur, fera entre 5.000 et 10.000 morts chez les fedayins, désormais bannis du territoire. Les survivants, avec armes et bagages, débarquent massivement au Liban.

Fatah – PFLP – Hezbollah… *à suivre+ 500 M

Baobabs

« Et en effet, sur la planète du petit prince, il y avait, comme sur toutes les planètes, de bonnes herbes et de mauvaises herbes. *…+ Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince… c’étaient les graines des baobabs. Le sol de la planète en était infesté. Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. Il encombre toute la planète.

*…+ C’est pour avertir mes amis d’un danger qu’ils frôlaient depuis longtemps, comme moi-même, sans le connaître, que j’ai tant travaillé ce dessin-là.

*…+ Quand j’ai dessiné les baobabs j’ai été animé par le sentiment de l’urgence. »

Saint-Exupéry, Le Petit Prince (1943)

(Ouvrage le plus traduit au monde après la Bible) Nous avons tous nos baobabs. Nos inondations.

Et ces moments où l’on se noie dans un verre d’eau…

Messagers de coexistence, de non-violence absolue, nous savons trop que le conflit germe en tous lieux, à tous moments (au sein du couple ou de l’entreprise, parents- enfants, entre voisins, entre partis et idéologies, entre egos, quand ce n’est pas entre peuples – sommes-nous au bord d’une conflagration monstrueuse, encore davantage, au Moyen-Orient… dans le Nord-Est du continent européen ?).

Notre affaire existentielle, au sens profond, est de prévenir la prolifération de ces graines, ces germes perforateurs de l’harmonie dont nous avons besoin pour vivre en paix, en sécurité. Résister à cette sensation répandue d’impuissance toxique.

Faire le vide de tout ce qui nous encombre, nous infeste. Faux problèmes, dangers sous-évalués, confusions de priorités, oubli des règles élémentaires de conduite, de survie. Trop d’accidents autour de nous, cet automne. Trop de contretemps.

Ce qui est sur notre établi, c’est une meilleure compréhension de ce qui se passe autour de nous, et en nous par ricochets.

Nous nous proposons de partager avec vous ce qui nous fait agir, nous protège de la passivité, de la résignation.

– A commencer par une vraie invitation, lancée de Jérusalem, du Mont des Oliviers, par Ibrahim Abou el Hawa – Ibrahim, notre Hôte irremplaçable, en ces termes : Paix et amour et santé pour vous tous et vos familles. Je vous envoie beaucoup d’amour du Mont des Oliviers (…) je lance une invitation à chacun de vous de visiter le Mont des Oliviers, Jérusalem, que nous puissions avoir le plaisir de partager avec vous notre chaleur humaine.

Ibrahim a toujours parlé d’amour, de paix, et agi en fonction. Sa famille, sur le Mont des Oliviers, a accueilli les pèlerins et tous voyageurs depuis des générations. Bédouin, musulman de confession, il nous a ouvert sa maison, connue comme Maison de Paix. C’est de là qu’est parti notre programme de petits livres bilingues (Martin Luther King), voici vingt ans. Ici, on le voit avec le regretté rabbin Menachem Froman.

– – Si Jérusalem est « trop loin » pour vous, il y a Saint-Denis, à la Porte de Paris, où vous êtes invités, à notre réunion annuelle, le samedi 26 octobre, de 10 à 14 h. …/… 500 M

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Newsletter n°135

February 15, 2025

ByPeace lines

Lettre de liaison n° 134 – 7 octobre 2024

PEACE LINES

MESSAGERIES DE LA PAIX

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Lettre de Liaison n°134

7 octobre 2024

Edito Vivre c’est résister, Si vis pacem

« Comme Friedrich Hebbel, je pense que ‘vivre c’est résister’.(…) L’indifférence, c’est l’aboulie, le parasitisme, et la lâcheté, non la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents.» Antonio Gramsci

Bon, on ne connaît pas ce Friedrich Hebbel (poète allemand du 19ème), à peine Gramsci (philosophe et député italien, opposé à la dictature de Mussolini, il est arrêté à l’âge de 35 ans, sur un réquisitoire radical « Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans. » Atteint d’une forme de tuberculose, il souffre d’hypertension et de scorbut en prison (il perd ses dents). Très affaibli il meurt deux jours après sa libération finale, à 46 ans).

On ne savait pas ce que c’est, l’aboulie. Vérification faite, il s’agit d’un trouble durable qui se caractérise par un manque paralysant de volonté, une incapacité à agir, à prendre des décisions, à se concentrer pour atteindre des objectifs envisagés.

Vivre c’est résister, donc. Comme on résiste à une agression, à une tumeur, une tentation à problèmes, une menace pour l’organisme, son intégrité.

Résister, c’est lutter. Entrer en conflit… S’engager. Prendre parti ?

Ainsi, un engagement à titre personnel, qui me vaut cette réponse : « Vous avez fait un premier don pour soutenir Wikipédia, puis vous avez décidé d’y ajouter 2,00 € par mois : c’est la preuve d’un réel engagement et vous avez toute notre reconnaissance.

(…) Notre engagement sera à la hauteur du vôtre. Nous serons toujours libres. Nous serons toujours neutres. »

Nous serons toujours libres. Nous serons toujours neutres. Dont acte.

Vous me direz, deux euros par mois, ça ne mange pas de pain. Certes, mais 2% seulement des utilisateurs de Wikipedia ont la cohérence d’y participer un peu financièrement. 98 sur 100 se servent, gratuitement bien sûr, et repartent en laissant la porte ouverte… Gross ! Cela en dit long sur… l’aboulie, le parasitisme de 98% de nos contemporains. 98% !

Avec mes deux euros par mois, je me trouve radin, et je pense multiplier la somme par cinq ou dix prochainement – mais les 98 autres ?

Sans compter celles et ceux qui ne s’en servent jamais, de cette fantastique encyclopédie en ligne – près de 7 millions d’articles en anglais, près de 3 millions en allemand, plus de 2 millions et demi en français, près de 2 millions en espagnol, en russe… – par ignorance ou par mépris, qui n’ont pas cette passion, comme disait l’ami cubain ce matin, de chercher, d’observer pour apprendre. Hay que buscar, y mirar, para apprender

Résister donc, pour vivre. Lutter, accepter le conflit : il est souvent nécessaire et salutaire. A commencer par le conflit contre soi – arrêter de fumer, de s’engraisser, de dépendre d’une addiction ou d’une autre (jeux vidéo, séries télé, drogues…).

Pour des « messagers de paix », si ce n’est des pacifistes, cela peut sembler un paradoxe. Oser reprendre à son compte cette formule de sagesse latine d’il y a seize siècles :

Si vis Pacem, Para Bellum. Si tu veux la Paix, Prépare-toi à la Guerre.

Si vous lisez l’édito de Charlie Hebdo du 9 octobre, vous trouverez cet avertissement de Riss :

« Le paradoxe atroce de ce conflit [entre Israël et le Hamas] peut se résumer ainsi : plus on attend de gestes d’humanité de ses proches, moins on en accorde à ceux d’en face. Le monde est désormais divisé entre ‘ennemis ou amis’, ‘humains ou inhumains’. Quel camp choisissez- vous ? » Riss, bien sûr, n’est pas l’homme d’un camp.

Alors, quel sens pouvons-nous donner à cette recommandation surgie du fond des âges, Prépare-toi à la guerre ? Est-ce un appel à prendre les armes ?

Tout est fonction des circonstances, comme toujours. Lorsque, le 7 octobre 2023, Vivian

Silver, née en 1949 au Canada, militante pacifiste de toute une vie, s’est vue enfermée dans son abri en béton [les abris devenus obligatoires dans toutes les maisons à proximité de Gaza, en raison des tirs incessants de fusées, de mortiers, depuis 2006], lorsque les attaquants étaient dans sa maison, un des derniers messages qu’elle a envoyés était que, si elle survivait, elle promettait qu’elle garderait un grand couteau près d’elle. On l’a identifiée à l’adn de ses cendres le 13 novembre. Ils l’ont brûlée vive.

A situation réelle, question réelle : vous habitez dans une communauté de quatre cents âmes, vous débordez de bonnes intentions (Vivian avait rencontré Arafat dans les années 80), des centaines d’assaillants

lourdement armés envahissent votre lopin de terre, vous faites quoi ? Vous vous laissez égorger ?

On parle souvent, avec ironie, de « la joue tendue ». Ironie facile. C’est ignorer que le même homme a dit aussi : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée. » Vous pouvez vérifier. Dans ce petit livre, l’Evangile selon Matthieu, 10 :34. Pensée plus riche, complexe, qu’il y paraît…

La fermière d’Horville L’inventaire des guerres

« Est-ce qu’il va y avoir la guerre ? » demandait toujours la bonne fermière d’Horville, le front barré de rides profondes, son regard en détresse lorsqu’elle posait la question. On pouvait toujours lui répondre que notre raison d’être, messagers de paix, c’était d’empêcher cela. Contenir la guerre, en tous cas, hors limites de notre royaume. La réalité, sur un demi- siècle, à la surface de notre planète, c’est que les guerres n’ont jamais cessé, d’une année sur l’autre. Pour ne rien dire des « petites guerres » (ainsi la Bosnie), voici leur chronologie : 1975 – s’achève la guerre du Viet-Nam. 3 millions de morts.

1976-1981 – guerre du Cambodge. 2 millions de morts.

1979 – « revanche américaine » en Afghanistan, contre l’Union Soviétique. 2 à 3 millions de morts. 1980-1988 – Iran-Iraq. 1,5 million de morts.

1990-1991 – 1ère Guerre du Golfe. 300.000 morts en 6 mois. 1992-2002 – Guerre civile d’Algérie. 200.000 morts.

1994 – Génocide du Rwanda. 600.000 morts en 3 mois.

Changeons de millénaire : l’an 2000 voit l’embrasement de l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, charnière entre les continents, les civilisations.

2001-2021 – Seconde guerre d’Afghanistan, après l’attaque de New York. 200.000 morts. 2003-2011 – Seconde Guerre du Golfe. 1 million de morts. Les guerres actuelles :

1982-2024 – Guerre Liban-Palestine-Israël. 60.000 morts. 2011-2024 – Guerre civile de Syrie. 600.000 morts.

2014-2024 – Guerre civile du Yémen. 400.000 morts. 2023-2024 – Guerre civile du Soudan. 150.000 morts. 2022-2024 – Guerre d’Ukraine. 300.000 morts.

Un brave père de famille français, de 45 ans, protestait récemment que « tous ces problèmes- là », pour lui, c’était du « lointain » : « c’est étranger, ça n’est pas moi ! », excluait-il.

On le comprend, nous préférons toujours penser que le glas sonne pour les Autres. On le comprend d’autant mieux que sa génération (« les Milléniaux », les Y, selon les sociologues) est celle qui a grandi avec les jeux vidéo. Des études disent que 80% d’entre eux dorment avec leur smartphone, et un bon tiers est sur les réseaux sociaux jusque dans leurs toilettes. Admettons que cela n’ouvre pas grand l’esprit ?

A tant se regarder le nombril, préfèrent-ils oublier que le massacre du BaTaClan à Paris, le 13 novembre 2015, les visait eux, leur génération, et non leurs aînés ? Comme le massacre du Festival

Nova, en Israël, le 7 octobre 2023 (364 morts en quelques instants, des dizaines de kidnappés).

Du « lointain », l’égorgement d’un prêtre de 86 ans, le Père Hamel, dans son église, sur Rouen, en 2016 ?

En Algérie, la « décennie noire », ils ont commencé par assassiner les journalistes, les intellectuels, et les religieux étrangers, puis tous les étrangers. Les Occidentaux alors fermaient les yeux.

Dominique Bernard, et à tou(te)s les enseignant(e)s.

« Etranger », le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité à la sortie de son collège, en 2020 ?

« Etranger », le professeur de lettres Dominique Bernard, tué à coups de couteau, dans la cour de son lycée, le 13 octobre 2023 ?

Cette Lettre est dédiée à

500 M

Le point-de-vue de l’Hypermétrope

Prendre du recul, de la hauteur. Ne pas se laisser prendre au piège médiatique des actualités- catastrophes, qui formatent nos opinions.

Opérer ce « partage des choses » dont parlait cet ancien esclave, fils d’esclaves, vendu à Rome voici deux mille ans, puis affranchi, Epictète. Devenu élève des Stoïciens, on lui doit son fameux Manuel. Un Manuel, c’est-à-dire une arme de poing, que l’on garde sous la main, pour parer aux éventualités. D’un paradoxe l’autre : stoïque, prêt au combat.

Partage des choses : ce qui est à notre portée, ce qui est hors de notre portée. Tout ce qui est hors de ma portée ne me regarde pas, ne me concerne en rien, n’existe pas. Arrête de te préoccuper de tout et de n’importe quoi ! en résumé.

Ce qui est à ma portée, par contre : mon entendement, mes analyses des situations, mes réactions, mes impulsions, désirs, mes rejets, dégoûts. Une philosophie de poche par gros temps, comme un glaive.

Dans notre dernière Lettre, en septembre, le choix était de sortir de l’auto-confinement par le haut, de nous projeter à la place des cosmonautes de la Station Spatiale Internationale qui tourne à 400 km au-dessus de nos têtes en ce moment-même, le Russe Grebenkin, les Américains Barratt, Dominick, Epps. Cette méthode du levier, autour d’un point d’appui, reste valide dans une autre dimension, celle du temps.

Se projeter dans le temps plutôt que dans l’espace (l’un n’empêche pas l’autre).

Plonger dans les pensées d’un Epictète, né en 50 de cette ère, d’un Végèce (Vegetius), né à la fin du 4ème siècle, donne la profondeur de champ qui manquait au jugement rapide.

[« Celui qui juge sainement de ses forces et de celles de l’adversaire est rarement vaincu »,

« Quiconque veut la paix se prépare à la guerre »]

Paradoxe d’hommes, de femmes de paix, désireux avant tout de vivre dans une société en harmonie, en humanité, en bonne intelligence. Nous ne fermons pas les yeux sur les incendies, les inondations qui nous menacent, nous et nos semblables. Là où nous sommes. Dans une Lettre d’août, nous dressions un inventaire des dix fléaux que nous voyons affecter notre monde. Dans celle-ci, nous avons dressé celui des pires guerres du demi-siècle écoulé. Avancer selon nos perceptions, les yeux grand ouverts.

A Jérusalem, depuis le 20 septembre 2024, une femme de 83 ans, Orna Shimoni, est en grève de la faim. Vous pouvez trouver ses raisons dans un article de Wikipedia, Four Mothers (anti-war protest movement) (en anglais, arabe, hébreu à ce jour). Nous étions, avec les femmes en blanc de Women Wage Peace, dans l’Ile de la Paix, à la frontière jordanienne, avec Orna en 2017. Aussi, dans un article du Times of Israel, le 20 septembre : « Une octogénaire entame une grève de la faim devant la Knesset pour exiger le retour des otages ».

Ce 3 octobre : « Après onze jours, les grévistes de la faim continuent à porter la cause des otages israéliens». Empathie. Conscience. 500 M

Dans le Rétroviseur

Dans le Nord d’Israël, 60.000 personnes ont dû quitter leur foyer depuis un an. Dans le Sud du Liban,

600.000 depuis peu. Le 17 octobre, ils disent que Haïfa et Sain Jean d’Acre sont sous le feu de roquettes du Liban. Retour sur la généalogie de cet incendie : nous avions vu un Liban en paix, heureux de vivre, jusqu’en 1970, lorsque le roi de Jordanie expulse les fedayin palestiniens de son territoire. Au Liban, ils vont transformer le sud du pays en base militarisée, et

reproduire les mêmes comportements qu’en Jordanie, constituer une sorte d’Etat dans l’Etat.

S’ensuit une longue, dévastatrice guerre civile, de 1975 à 1990, au bilan terrible : 150.000 à

250.000 morts. Elle est éclipsée en 1973 par l’attaque surprise, le jour du Kippour, le 6 octobre, des armées syrienne et égyptienne contre Israël. Ce sont 440.000 hommes et près de 3.500 chars qui déferlent, du Nord-Est et du Sud-Ouest, dans un pays paralysé par le jeûne du Grand Pardon, et l’interdiction de se déplacer ce jour-là. Même l’Arabie saoudite, le Maroc, et Cuba (!) contribuent militairement à cet assaut, de fait, sans précédent. Il y aura

un millier de chars israéliens détruits ou mis hors service, près de 300 prisonniers – 400 chez les Syriens, plus de 8.000 chez les Egyptiens. 180 Cubains perdront la vie dans cette aventure

– que venaient-ils faire si loin de chez eux ? Au nom de quoi ? Les Syriens étaient activement soutenus par les Soviétiques – ceci explique cela. L’Allemagne de l’Est (communiste) envoya une soixantaine de chars, et une douzaine de chasseurs bombardiers. L’Algérie, elle, avait expédié une brigade de 150 chars. Au total, plus de 120.000 combattants des pays arabes avaient rejoint les Egyptiens et les Syriens, dans l’espoir de participer à la curée.

Cessez-le-feu le 22 octobre, mais il fallut attendre la fin mai 1974 pour que la Syrie accepte un accord d’échange de prisonniers, et la « cessation des hostilités ».

En septembre 1978, Egyptiens et Israéliens, s’engagent à un accord de paix sous patronnage américain, à Camp David, qui conduit Israël à restituer à l’Egypte la péninsule du Sinaï, conquise en 1967. Mais entretemps, en mars 78, un commando palestinien stationné au Liban s’infiltre en Israël, et attaque un bus sur la route côtière, dans le but de torpiller les négociations entre Egyptiens et Israéliens : 13 enfants tués, 25 adultes, des dizaines de blessés. Réaction d’Israël : intervention de l’armée au Liban, avec pour objectif d’y neutraliser, et d’en chasser les factions palestiniennes de lutte armée.

Réaction des Nations Unies : créer la FINUL, Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, avec 4.000 hommes sous casque bleu. Leur mission : Confirmer le départ des troupes israéliennes / Restaurer paix et sécurité sur tout le territoire / Permettre au gouvernement libanais de rétablir son autorité.

Mandat de la FINUL qui a été si peu appliqué, de 1978 à 1982, qu’il a fallu créer une force multinationale plus opérationnelle, la Force Multinationale de Sécurité, en septembre 1982

500 M [à suivre]

Baobabs

« Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince… c’étaient les graines de baobabs. Le sol de la planète en était infesté. Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut plus jamais s’en débarrasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater. » Saint-Exupéry nous avait prévenus. Nous revoilà au siècle, à la saison des baobabs. Chacun les siens, de toutes sortes, toutes tailles. Avec, en prime, des invasions de baobabs mutants, du troisième millénaire, à travers toutes les vieilles frontières. L’intelligence artificielle, au premier rang…

Le besoin d’association : un concours de bonnes volontés, face à la montée des eaux.

Définir à temps, clairement, les risques. Les urgences.

Le dernier s.o.s. reçu de Gaza, le 17 octobre, à 16h36 : « Vie et mort.

… horrifiante augmentation des prix, inimaginable. Un kilo d’oignons, 11 euros. Un litre d’huile, 60. Nous avons désespérément besoin de nourrir ma famille. »

Sauf erreur, les oignons, ici, sont à un euro, au sac de cinq kilos, et on trouve de l’huile à deux euros le litre. A Jérusalem, les grévistes de la faim en sont au trentième jour de leur mouvement.

Ce 1er octobre 2024, la République Islamique d’Iran a envoyé 200 missiles balistiques sur Israël (en quelques minutes ils montent à 400 km d’altitude), déclenchant ainsi la première guerre de l’espace dans l’histoire de l’humanité – après leur première salve de 120, la nuit du 13 au 14 avril. On attend, d’un jour à l’autre, la réaction d’Israël – et la réaction à cette réaction…

Alors, La Question, qui nous laissera en paix, lorsque nous y aurons apporté une réponse ?

Qu’y pouvons-nous ?

Sur le grand échiquier, nous verrons le 5 novembre comment les pièces vont bouger, avec l’élection de l’Arbitre américain.

A notre échelle, nous avons envoyé, par virements, le montant d’un an de notre petit budget associatif à la famille que nous connaissons à Gaza – lui enseignait la littérature anglaise à l’université islamique de Gaza, jusqu’à l’été 2023. A notre réunion du 26 octobre, nous allons décider de ce que nous pouvons encore.

A celles et ceux qui nous rediront que c’est « loin » Gaza, que ça ne les regarde pas, nous leur demandons ce qu’ils prévoient pour eux-mêmes, d’ici une courte trentaine/quarantaine d’années, lorsqu’ils se retrouveront, diminués, comme tant d’autres, dans l’un ou l’autre de ces Etablissements où de plus illustres ont fini leur vie dans l’abandon et le dénuement final.

Face à cet inéluctable, nos voisins néerlandais, anglais, nordiques, ont un demi-siècle d’avance sur l’Hexagone, avec leur pratique du Snoezelen. Tout préoccupés du Droit de Mourir dans la Dignité, on a donc « zappé » le Droit de Vivre dans la Dignité…

Snoezelen : restaurer la sensorialité dans la bienveillance.

Le 26 octobre, nous définirons ce que nous pouvons essayer, à nos portes.

Pour le continent oublié. 500 M